Rencontre avec Régis et ses robots
L'association Caliban a été créée en 2008. Quel est son objectif ?
L’association a pour objectif de “promouvoir, démocratiser, aider, conseiller, enseigner et mettre en relation les personnes autour de la robotique grand public”.
Caliban fait des démonstrations dans les écoles. Est-ce une manière pour vous d'éveiller des vocations ?
Oui, nous souhaitons démontrer aux plus jeunes qu’il est possible aujourd’hui de démarrer facilement en robotique.
Nous leur présentons les robots et ce que nous utilisons qui nous facilite de travail : cartes microcontrôleur (ARDUINO ou Raspberry), impression 3D et tutoriaux divers sur Internet.
Quels sont vos projets pour cette année 2018 ?
Des robots sumos pour concourir à la sumobot le 7 avril 2018, Hexapods, Robot Wall-E, amélioration de robots existants et bien d’autres surprises.
Vous organisez une fois par mois des "Apérobots". En quoi est-ce que cela consiste ?
Les Apérobots sont des moments conviviaux, où nous essayons de réunir un maximum de personnes dans un lieu public (type bar) et où nous discutons de robotique autour d’un verre. Ce sont des évènements ouverts à tous, gratuits et se déroulant généralement le soir, le 2e mercredi de chaque mois, et cela dans plusieurs villes de France (Paris, Lille, Toulouse, Bordeaux, Chalon en Champagne, …).
À propos des membres justement, exercez-vous tous un métier en rapport avec la robotique ?
Il a très peu de membres travaillant dans la robotique, mais beaucoup travaillent dans un domaine technique (informatique, mécanique, électrotech, …).
Parlons un peu de toi. Tu es membre de l'association depuis 2016. Qu'est-ce qui t'a donné envie de te lancer dans cette aventure ?
J'avais Johnny 5 qui était à la maison mais il était uniquement radiocommandé. Puis un jour, sur le mur Facebook d'une de mes connaissances, je l'ai vu se balader au salon de la JAPAN EXPO. En recherchant parmi ses photos, j'ai découvert un stand de robotique. J'ai poussé ma recherche plus loin et j'ai ainsi découvert Caliban et le concept des Apérobots.
L'idée de réunir des passionnés de robotique, je trouve ça fantastique et je voulais y contribuer. Je me suis de suite déplacé à l'évènement situé dans un bar nommé "Le dernier bar avant la fin du monde" et j'ai pu y rencontrer l'équipe Caliban. À partir de là, tout s'est enchaîné : 2 mois plus tard, je faisais mon 1er salon à la Maker Faire de Lille. C'est d'ailleurs à cet endroit que j'ai rencontré l'équipe d'Emotion Tech.
Par la suite, j'ai participé à la JAPAN EXPO, la station F, un salon sur Méru sur Oise, la Geek live et un salon sur Versailles. Pendant toute cette période, j'ai pu rencontrer des personnes qui on su m'expliquer et m'aider à faire évoluer Johnny 5. Maintenant c'est un vrai robot a part entière.
L’un de tes plus gros projets est justement ce robot Johnny 5. D'où t'es venu cette idée ?
C'est surtout un rêve de gamin. Tout a commencé quand j'avais 7 ans quand mon père m'avait ramené la VHS "Appelez-moi Johnny 5" (Short Circuit 2) : à partir de là, je m'étais toujours juré que je le ferai un jour. J'avais même commencé à faire des réalisations en Lego à l'époque. Par la suite, je me suis empressé de regarder toutes les infos que je pouvais avoir sur le robot grâce à l'arrivée d'internet. J'étais même tombé sur la fameuse annonce d'eBay pour l'un des robots original du film qui avait été mis en vente à 135 000 $. Puis un jour, à force de me dire que j'allais le faire, je me suis mis à le réaliser.
Quelles ont été les étapes de la réalisation de Johnny 5 ?
Quand je l'ai démarré, j'avais l'outillage digne d'un bricoleur du dimanche. Je prenais tous les matériaux qui me passais sous la main, des tasseaux, des tubes PVC et du plexiglas. Puis j'ai acheté une imprimante 3d, une Prusa i3 Rework 1.5. La 1re tête de Johnny 5 qui était en bois a été remplacée par une nouvelle qui a été 100% imprimée. Cela m'a permis d'ajouter des mouvements que je n'avais pas avec l'ancienne. Puis les bras ont été remplacés par des versions imprimées. Cela a considérablement réduit le poids du robot et j'ai pu ajouter des servos moteur complémentaires. Il y a eu aussi l'intégration des Arduinos, d'un PC et d'une webcam. Actuellement, il possède 18 servos moteur et je continue à travailler encore dessus pour que toute la motricité de l'original soit reproduite sur le mien.
Quel matériel as-tu utilisé pour ce projet ?
Pour la partie outillage, j'ai une imprimante Prusa i3 Rework 1.5, une perceuse sur colonne, une ponceuse à ruban et surtout de l'huile de coude. Pour la partie système de Johnny 5, il fonctionne avec un ordinateur avec un processeur Pentium, 4Go de mémoire et 3 Arduinos. Johnny 5 fonctionne avec l'interface My Robot Lab. C'est une interface massivement utilisée sur le robot Imnoov et grâce a l'aide de mon entourage, elle a été adaptée pour fonctionner sur Johnny 5.
Combien de temps de travail représente la création d'un robot comme celui-ci ?
J'ai arrêté de compter et si on écoute ma femme, elle dirait que je passe trop de temps dessus ! Plus sérieusement, la 1re fois qu'il est entré a la maison, cela m'a pris 1 an et demi à peu près et pour la partie logicielle, 1 an.
Tu as aussi réalisé un mini Wall-E. Pourquoi ce robot plutôt qu'un autre ?
Pour 2 raisons. La 1re est juste pour une raison de génération. Les enfants actuels ne connaissent pas Johnny 5 et a chaque fois qu'ils le voyaient, ils l'appelaient Wall-E. La 2e raison vient d'une légende. Dans le début des années 2000, une vidéo a été diffusée montrant l'un des robots du film Short Circuit posé sur une palette dans les studios de Disney. Puis quelques années plus tard, Wall-E a fait sont apparition. On y retrouve beaucoup de similitudes, les yeux globuleux, les chenilles et surtout son comportement.
Quel est ton prochain gros projet ?
Déjà terminer Johnny 5 pour qu'il soit 100 % identique à l'original, ce qui va me prendre beaucoup de temps. Par la suite, je pense réaliser un Ironman mais celui-ci sera complément robotisé.
Voilà de beaux projets et de belles heures de travail en perspective !!!
Si vous souhaitez en savoir plus sur l'association Caliban et découvrir leurs projets, rendez vous sur leur site internet.
Merci beaucoup à Régis d'avoir partagé son expérience avec nous. N'hésitez pas à jeter un coup d'oeil à sa page Facebook pour suivre toute l'évolution de son Johnny 5.
© Photos : Régis Foubet / Association Caliban - Auteur : Fiona